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La musique du Cap-Vert

Cap Vert

La musique, un langage universel au Cap-Vert

Au Cap-Vert, la musique n’est pas qu’un divertissement. C’est une langue vivante, un héritage, un cri de liberté et un art de vivre. De la morna à la coladeira, du funaná au batuque, chaque rythme raconte l’histoire d’un peuple métissé. En voyage, surtout chez l’habitant, elle devient un pont entre vous et la culture cap-verdienne.

Dans cet article, découvrez les origines, les styles et les artistes qui font battre le cœur musical de l’archipel. Et surtout, apprenez comment vivre cette immersion lors d’un voyage au Cap-Vert en immersion villageoise.

Sommaire

Les origines métissées de la musique cap-verdienne

Au large du Sénégal, le Cap-Vert est un archipel façonné par les rencontres entre continents. Inhabité jusqu’à sa colonisation par les Portugais au XVe siècle, il est vite devenu un carrefour maritime stratégique dans le commerce triangulaire. Les esclaves venus d’Afrique de l’Ouest y ont rencontré colons européens, navigateurs brésiliens et marchands caribéens.

Ce métissage a façonné une identité musicale unique. L’histoire du Cap-Vert se lit dans ses sons : le fado portugais côtoie le lundum angolais, la samba brésilienne flirte avec le merengue caribéen. Les rythmes africains se mêlent aux valses, mazurkas et polkas européennes.

Les instruments eux aussi viennent des quatre coins du monde : percussions africaines comme le bombolong, tambours brésiliens tels que le surdo, guitares portugaises, trompettes européennes… Au Cap-Vert, la musique est un miroir fidèle de ce brassage culturel, et c’est ce qui la rend si reconnaissable.

Mur décoré de portraits d’artistes cap-verdiens célèbres, hommage à la scène musicale locale.

La musique au cœur de l’identité du Cap Vert

Lors d’un voyage au Cap-Vert, on comprend vite que la musique est plus qu’un art : c’est un ciment social et culturel. Elle relie les habitants des neuf îles habitées, mais aussi les membres de la diaspora, qui représentent près de la moitié des Cap-Verdiens.

Durant la colonisation, la musique a servi de refuge et de moyen d’expression face aux injustices. Après la famine de 1949, les chansons évoquaient l’exil forcé vers les plantations de São Tomé et Principe. Ces paroles ont nourri la conscience collective et préparé le chemin vers l’indépendance, obtenue en 1975.

La “sodade”, ce mélange de nostalgie et d’espoir, traverse les mélodies. Elle raconte l’attachement au pays, même lorsqu’on en est loin.

Lors d’un voyage au Cap-Vert chez l’habitant, il suffit d’une soirée pour ressentir cette émotion : un chant improvisé devient un témoignage vivant, un lien direct avec l’histoire.

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Un art de vivre au quotidien

La musique est partout : dans les rues animées de Mindelo, sur les plages, dans les cafés-restaurants, au marché ou lors des fêtes familiales. Elle rythme la vie quotidienne. Les enfants apprennent très tôt à jouer du cavaquinho ou du violão, comme on apprend à faire du vélo.

Lors d’un séjour à Mindelo ou Praia, installez-vous à la terrasse d’une churrasqueira. Entre deux grillades, laissez-vous bercer par une morna jouée en live. Ce n’est pas un simple concert : c’est une immersion dans la culture cap-verdienne, un moment de partage avec vos hôtes.

Pour prolonger l’expérience, certains circuits comme le voyage de Santo Antão à Santiago et Fogo permettent de découvrir plusieurs îles et d’assister à des soirées musicales variées, dans les villes comme dans les villages.

Gros plan sur un musicien cap-verdien jouant lors d’un concert en plein air.

Les différents genres musicaux emblématiques du Cap Vert

La Morna

C’est le style musical le plus emblématique du Cap-Vert. Inscrite depuis 2019 au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, la morna est un hymne à l’âme cap-verdienne. Elle a été popularisée dans le monde entier par Césaria Évora, la « diva aux pieds nus ».

Cesaria Évora – Portrait de la “diva aux pieds nus”, figure emblématique de la morna au Cap-Vert.
Césaria Évora, la diva aux pieds nus

Ses paroles, chantées en créole ou en portugais, parlent d’amour perdu, d’exil, de la vie insulaire et de ses épreuves, mais aussi de l’espoir de jours meilleurs. Les instruments traditionnels incluent le violão (guitare classique), le cavaquinho (petite guitare à quatre cordes), le violino (violon) et la viola (guitare portugaise).

La morna est née sur l’île de Brava au début du XXe siècle, notamment grâce au compositeur Eugénio Tavares, figure importante de la culture créole. Mais c’est à Mindelo, sur l’île de São Vicente, que le genre a trouvé sa résonance internationale.

Cavaquinhos traditionnels, instruments à cordes emblématiques de la musique cap-verdienne.
Cavaquinhos

La Coladeira

Née dans les années 1930 à São Vicente, la coladeira est la version plus rythmée et joyeuse de la morna. Elle garde les instruments à cordes mais y ajoute percussions, cuivres et parfois accordéon. Ses textes sont souvent satiriques, évoquant avec humour la vie quotidienne et l’actualité.

La danse qui l’accompagne, la passada, vient d’Angola. Sensuelle et fluide, elle se pratique en couple. La coladeira est la bande-son parfaite des soirées festives à Mindelo.

Parmi ses grands interprètes, Tito Paris reste l’une des figures incontournables, avec son célèbre titre Dança mi Criola, qui incarne à la perfection l’esprit chaleureux et dansant de la coladeira.

Portrait de Tito Paris, figure emblématique de la coladeira et de la musique cap-verdienne contemporaine.
Tito Paris

Le Funana

Le funaná, longtemps interdit par les autorités coloniales portugaises pour ses paroles engagées et son énergie jugée trop subversive, est aujourd’hui un symbole de liberté. Joué avec un gaita (accordéon diatonique) et un ferrinho (barre de fer raclée), il entraîne danseurs et musiciens dans un rythme effréné.

À Praia, près du marché de Sucupira, il n’est pas rare de croiser des groupes improvisant des “battles” de funaná. Les jeunes s’approprient même ce style en y ajoutant des sons électro.

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Le Batuque

Femmes jouant du batuque au cœur d’une célébration traditionnelle sur l’île de Santiago.

Le batuque est un art féminin profondément ancré dans l’île de Santiago. Les femmes se rassemblent en cercle, tapant le rythme sur un tissu tendu entre leurs jambes, pendant qu’au centre, l’une d’elles improvise une danse puissante.

Cette tradition, parfois moquée par les autorités coloniales pour ses mouvements jugés trop suggestifs, a survécu grâce à la force des communautés locales. Elle reste aujourd’hui un moment fort des fêtes et des mariages.

Pour le vivre pleinement, rien de mieux qu’un voyage au Cap-Vert en immersion chez l’habitant à Santiago, qui vous ouvrira les portes des villages où cette tradition perdure.

La Cola Sanjon

Probablement l’ancêtre du batuque, la Cola Sanjon se danse surtout le 24 juin, jour de la Saint-Jean. Le rythme, simple et répétitif, est assuré par des tambours, et la danse, parfois suggestive, célèbre la fertilité et la joie de vivre.

Sur l’île de Santo Antão, cette fête attire tout le village dans les rues pour une célébration commune où la musique ne s’arrête qu’au lever du jour.

Les autres genres musicaux

Jeunes cap-verdiens jouant de la guitare sur la plage, partage musical au coucher du soleil au Cap-Vert.

Si la morna, la coladeira, le funaná, le batuque et la cola sanjon sont les genres les plus connus, le Cap-Vert regorge aussi de styles plus confidentiels. On y retrouve la mazurka, la valse, la polka, le fox-trot, mais aussi des rythmes importés du Brésil comme le chorinho, et des musiques de carnaval comme la batucada.

Chaque île a ses nuances. Certaines danses ne se retrouvent que lors de fêtes religieuses ou populaires, comme les processions où la musique accompagne les statues de saints. Assister à une messe dominicale, même en simple spectateur, est une belle façon de s’imprégner de la musicalité cap-verdienne.

La scène musicale contemporaine

Si l’ombre de Césaria Évora plane encore sur la scène musicale, la relève est bien là. Des artistes comme Mayra Andrade, Nancy Vieira ou Lura perpétuent l’héritage tout en l’enrichissant de sonorités nouvelles : pop, jazz, électro…

Le Cap-Vert reste une terre de création intense : on y produit plusieurs albums par mois. Les radios locales diffusent largement la musique cap-verdienne, et les festivals (comme Baía das Gatas à São Vicente) attirent des artistes du monde entier.

Pour vivre ces moments de partage musical, partez sur un voyage équitable et solidaire au Cap-Vert. Vous découvrirez que la musique y est plus qu’un loisir : c’est un outil de lien social et d’identité.

Mayra Andrade en concert, représentant la nouvelle scène musicale cap-verdienne.
Mayra Andrade

Ces valeurs humanistes sont indéniablement celles que Rencontres au bout du monde tâche de faire vivre humblement à ses voyageurs dans ce si beau pays ou la musique est comme une deuxième langue vivante, facilitant les échanges et la communion.

FAQ : Musique et voyage au Cap-Vert

1. Quel est le style musical le plus emblématique du Cap-Vert ?
La morna, inscrite à l’UNESCO, est l’âme musicale de l’archipel.

2. Où écouter de la musique en live au Cap-Vert ?
À Mindelo, Praia, dans les villages lors de fêtes ou chez l’habitant.

3. Quels instruments sont typiques ?
Le cavaquinho, le violão, le ferrinho et le gaita sont incontournables.

4. Peut-on apprendre à danser la coladeira ou le funaná sur place ?
Oui, vos hôtes ou les habitants vous initieront avec plaisir.

5. Quelle période choisir pour vivre un grand événement musical ?
Le carnaval, le festival de Baía das Gatas (août) ou la Saint-Jean (24 juin).

Découvrez nos voyages

Pour écouter la musique cap-verdienne là où elle vit vraiment, découvrez notre circuit Santo Antão et São Vicente en immersion et partagez des moments uniques avec vos hôtes.

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