Plats typiques, recettes locales et traditions culinaires : que manger au Cap-Vert ?
Saveurs portugaises, héritage ouest-africain, inspiration brésilienne : la cuisine cap-verdienne est à l’image de son histoire. Unique, métissée, généreuse.
Ici, on cuisine lentement, on partage beaucoup, et chaque plat raconte une histoire. De la fameuse cachupa au grogue artisanal, la table est un vrai lieu de rencontre.
Vous partez bientôt au Cap-Vert ? Ce guide vous dévoile tous les plats typiques à ne pas manquer, avec un petit goût d’immersion… chez l’habitant.
Sommaire
- Les bases de la cuisine du Cap-Vert
- Quels sont les plats incontournables du Cap-Vert ?
- Les boissons emblématiques du Cap-Vert
- FAQ : Ce que vous devez savoir sur la cuisine du Cap-Vert

Les bases de la cuisine du Cap-Vert
Poissons fraîchement pêchés, maïs en toutes formes, fruits tropicaux juteux… La cuisine cap-verdienne repose sur des produits simples, souvent locaux, toujours savoureux.
Sur cet archipel entouré d’océan, les fruits de mer sont incontournables : thon, murène, poulpe ou langouste se retrouvent dans de nombreux plats traditionnels. Une aubaine pour les amateurs de produits de la mer !
Mais l’âme de la cuisine cap-verdienne, ce sont aussi les ingrédients du quotidien :
- Le maïs (entier, moulu ou en farine)
- Le riz
- Les haricots (souvent rouges ou congo)
Ces aliments de base sont cuisinés avec inventivité et se déclinent dans des recettes familiales transmises de génération en génération. On y ajoute volontiers des légumes, du chou, des patates douces… ou encore des fruits tropicaux comme la papaye, la mangue ou la banane, qui apportent une touche sucrée dans les desserts ou les jus maison.
Influences croisées
Au fil du temps, la gastronomie locale s’est enrichie d’influences africaines, portugaises, orientales et même brésiliennes.
- Les Européens ont apporté le pain, l’huile, le vin.
- Les Africains ont ancré la consommation du maïs, du manioc, du riz.
- L’Orient et le Brésil ont laissé leur empreinte sur les épices, les desserts ou les boissons.
Résultat ? Une cuisine métissée, authentique, et profondément marquée par l’histoire coloniale et migratoire du pays.
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Maintenant que vous connaissez les fondations de cette cuisine métissée, il est temps de passer aux choses sérieuses (et savoureuses) : découvrons ensemble les plats typiques du Cap-Vert à ne manquer sous aucun prétexte lors d’un voyage sur l’archipel… ou à cuisiner chez vous pour prolonger l’expérience.
Quels sont les plats incontournables du Cap-Vert ?
Vous avez les bases ? Parfait. Place maintenant aux spécialités cap-verdiennes qui racontent l’archipel mieux que n’importe quel guide. Voici notre sélection, testée sur le terrain lors de nos immersions chez l’habitant.
La Cachupa, le plat national
Impossible de parler de cuisine cap-verdienne sans évoquer la cachupa. Ce ragoût longuement mijoté à base de maïs, haricots, légumes, viande ou poisson, est un véritable symbole.
La cachupa et née probablement à Santiago et Fogo à l’époque coloniale. Devenue un repas du quotidien pour les foyers modestes, la cachupa a voyagé avec les Cap-Verdiens et reste un marqueur d’identité. On la prépare souvent le samedi… et on la déguste parfois vers 10 h comme « second petit-déj ».
Il existe plusieurs variantes de la cachupa :
- La cachupa rica (version “riche”) contient viandes fumées, légumes variés, saucisses.
- La cachupa pobre (version “pauvre”) est plus simple, souvent à base de thon, de maïs et d’huile.
- Le lendemain, on la transforme en cachupa refogada, poêlée avec œufs ou saucisses au petit-déj.
Vous la dégusterez souvent chez l’habitant lors de votre voyage en immersion au Cap-Vert, notamment le samedi matin.


Couscous cap-verdien, cuscuz de milho
Le Cuscuz de farina de milho est préparé à base de farine de maïs (et parfois manioc), le cuscuz est un mets de petit-déjeuner ou de goûter. Il est cuit dans une binde, un moule traditionnel en terre cuite.
Il existe plusieurs versions du cuscuz de farina de milho : versions sucrées ou salées, versions contenant du sucre, de la semoule de maïs et de l’amidon de manioc, ou des versions préparées avec du lait de coco, du tapioca et de la farine de riz, ou rendues plus savoureuses avec de la cannelle. En bref, il y en a pour tous les goûts !
Il est intéressant de noter qu’il existe une version brésilienne de cette spécialité, mais qui, contrairement à la version cap-verdienne, est préparée avec la cuscuzeira, une marmite qui a la même forme que la binde mais qui est en acier.
Feijoada, le ragoût de haricots cap-verdien

Plat emblématique d’inspiration luso-brésilienne, la feijoada cap-verdienne est un ragoût de haricots mijoté longuement, réconfortant et parfumé.
- Base : haricots (souvent rouges, congo ou pois), oignon, ail, laurier.
- Garniture : morceaux de porc, bœuf ou poulet (parfois du chouriço local), chou, carottes.
- Cuisson : douce et lente, jusqu’à obtenir une sauce onctueuse qui enrobe les grains.
Toujours meilleur avec du riz (et un filet de piri-piri/malagueta si vous aimez le piquant).
Chaque île a sa touche (plus de légumes à Santiago, un bouillon plus corsé à Fogo, versions sans porc possibles).
Pour la goûter, direction les tascas familiales à Praia/Mindelo, et surtout chez l’habitant en immersion ! On y retrouve le goût du fait-maison, simple et généreux.
💡 Conseil : si vous ne mangez pas de viande, demandez une feijoada “sem carne” (on renforce alors les légumes et les légumineuses), les familles s’adaptent volontiers.
Moreia (murène frite)
La Moreia (murène frite) est l’un de ces plats qui témoignent de l’influence des portugais sur la culture cap-verdienne au fil des siècles. C’est un plat emprunté à la cuisine portugaise et qui est aujourd’hui l’un des plats typiques du Cap-Vert.
Un plat simple, il consiste simplement à faire frire de la murène, et de l’assaisonner à l’huile et au vinaigre. Ce plat se consomme au déjeuner et au dîner, mais il est également idéal pour l’apéritif.
Fromage de chèvre avec doce de papaya

Au Cap-Vert, on ne pense pas toujours au fromage… et pourtant, le fromage de chèvre fait partie des spécialités locales les plus savoureuses. Sur l’île de Boa Vista, l’élevage caprin est ancien. Depuis des siècles, les chèvres s’adaptent parfaitement au climat aride et à la végétation clairsemée de l’archipel.
Ce fromage artisanal a une texture ferme à l’extérieur, crémeuse au cœur, et un goût légèrement salé. Il se déguste frais ou affiné, seul ou accompagné.
La combinaison la plus populaire reste le fromage de chèvre avec du doce de papaya : une confiture cap-verdienne préparée avec de la papaye mûre, du sucre et un zeste de citron vert. Ce mélange sucré-salé se retrouve souvent au petit-déjeuner, en dessert ou comme en-cas gourmand.
💡 À ne pas manquer : lors d’un séjour chez l’habitant, il n’est pas rare que vos hôtes vous proposent ce duo incontournable. Certains préparent aussi un pudding au fromage de chèvre (pudim de queijo), un dessert fondant très apprécié des familles cap-verdiennes.

Jagacida, le ragoût de riz et haricots
Parmi les plats familiaux que l’on retrouve sur presque toutes les tables cap-verdiennes, la jagacida (ou simplement jag) tient une place particulière. Préparé à base de riz mijoté avec des haricots rouges, verts ou de lima selon les îles, ce plat rappelle la cachupa par son côté convivial et nourrissant.
Simple et économique, la jagacida se décline en mille versions : certaines familles y ajoutent des légumes locaux comme la patate douce ou la courge, d’autres y incorporent du poisson séché, de la saucisse fumée ou même du poulpe grillé.
Servie bien chaude, elle peut constituer un plat complet ou accompagner une viande, un poisson ou une salade fraîche.
💡 À découvrir en immersion : lors d’un séjour chez l’habitant au Cap-Vert, il n’est pas rare que la jagacida soit préparée pour accueillir les invités. Chaque cuisinière a sa recette et ses secrets, hérités de générations en générations, ce qui rend chaque dégustation unique.
Pastel, la street food incontournable du Cap-Vert

Impossible de parler de cuisine cap-verdienne sans évoquer le pastel (pasteis au pluriel). Véritable icône de la street food locale, il se déguste dans les ruelles colorées de Mindelo, sur les marchés animés de Santiago ou encore au détour d’un petit port de pêche.
À ne pas confondre avec le célèbre pastel de nata portugais, le pastel cap-verdien se rapproche plutôt d’une empanada : une pâte fine et croustillante, dorée à la friture, pliée en demi-lune et généreusement garnie.
La version la plus courante est au thon frais ou au poisson blanc, souvent relevée d’oignons, d’herbes aromatiques et d’un soupçon de piment pour réveiller les papilles.
Les boissons emblématiques du Cap-Vert
Grogue, l’âme cap-verdienne dans un verre

Difficile de repartir d’un voyage au Cap-Vert sans avoir goûté au grogue (ou grog), l’alcool national. Produit artisanalement à partir de canne à sucre, il se rapproche d’un rhum agricole mais conserve un caractère plus rustique et authentique.
Introduite par les Portugais au temps des grandes explorations, la canne à sucre s’est particulièrement développée sur l’île de Santo Antão, aujourd’hui réputée pour produire le meilleur grogue de l’archipel. On distingue deux versions :
- Blanc (jeune) : vif, sec et idéal pour les cocktails.
- Vieilli (doré ou ambré) : plus doux, aux notes caramélisées.
💡 À savoir : dans les villages, il est courant que vos hôtes vous servent deux verres… par hospitalité ! On le déguste souvent pur, ou dans un ponche (mélange sucré à base de grogue, miel de canne et citron).
Ponche : la douceur cap-verdienne
Le ponche cap-verdien n’a rien à voir avec le punch tropical que l’on imagine. Ici, la recette est simple : grogue artisanal, miel de canne (ou mélasse), zeste de citron et parfois cannelle. Le résultat : une liqueur douce, parfumée et chaleureuse, servie en digestif ou lors des fêtes.
Dans certaines familles, le ponche est préparé à l’avance et vieilli plusieurs mois, ce qui lui donne un arôme encore plus rond. C’est aussi un cadeau traditionnel à offrir lors d’une visite.
Bonus « terroir » : café et vin de Fogo
Le café de Fogo est un trésor discret de l’archipel. Cultivé sur les pentes fertiles du volcan Pico do Fogo, à 1 000 mètres d’altitude, il bénéficie d’un terroir volcanique unique. On le reconnaît à ses notes légèrement chocolatées et à sa rondeur en bouche.
Côté vigne, le vin de Fogo est une rareté : les cépages, souvent portugais, poussent dans un sol noir et minéral. On produit surtout des rouges puissants et quelques blancs secs. Goûter un verre au coucher du soleil, face au volcan, reste un souvenir gravé dans la mémoire des voyageurs.

À lire aussi :

FAQ : Ce que vous devez savoir sur la cuisine du Cap-Vert
Quelle est la spécialité culinaire du Cap-Vert ?
La cachupa, un plat complet à base de maïs, haricots, légumes et viande ou poisson.
Est-ce que la nourriture est épicée au Cap-Vert ?
Non, la cuisine est parfumée mais pas piquante. On utilise surtout de l’ail, du laurier, du safran local, du poivre doux.
Où goûter les meilleurs plats typiques ?
Chez l’habitant ou dans les petits restaurants locaux. Évitez les lieux trop touristiques pour vivre une vraie immersion.
Peut-on manger végétarien au Cap-Vert ?
Oui, plusieurs plats sont végétariens : jagacida, cuscuz sucré, pastel au fromage… Il suffit de le préciser à vos hôtes.
La gastronomie cap-verdienne, un art de vivre
Explorer la cuisine du Cap-Vert, c’est comprendre l’âme de l’archipel. Derrière chaque plat, il y a une histoire, un savoir-faire, une communauté.
Et si vous commenciez votre voyage par une bouchée de cachupa ?
